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Sariette et Paul Batibonak, Albert Malukisa Nkuku (Ed.), Économie, économie informelle et emplois en Afrique. Regards des sciences sociales et économiques, Yaoundé, Monange, Novembre 2020, 300 pages.

Économie, économie informelle et emplois en Afrique. Regards des sciences sociales et économiques

Economy, informal economy and jobs in Africa. Perspectives of social and economic sciences

ISBN : 978-9956-655-34-2

Achevé d’imprimer : Novembre 2020

Durant les cursus primaire, secondaire et universitaire en Afrique, les écoliers, élèves et étudiants évoluent en espérant décrocher des hypothétiques postes, sans se poser la question de leur suffisance ou de leur insuffisance sur le marché du travail. En effet, à l’issue de leur formation, les apprenants se confrontent à la réalité du terrain de l’emploi sur fond d’inadéquation entre leur cursus et les offres. De même, les systèmes éducatifs fonctionnent sans questionner cette cohérence ou incohérence entre curricula et disponibilité des places sur le marché de l’emploi. Pourtant, force est de constater que la population active se trouve obligée de se prendre en charge pour s’occuper. Sur un échantillon de 10 pays Africains, environ 10% des adultes sont enregistrés comme professionnels dans le secteur formel. Ledit secteur est constitué des personnels de la fonction publique (civil servants) et ceux du secteur privé formel. Les autres gagne-pains relèvent du secteur informel. Mal organisé voire peu organisé, ce secteur est pourtant le plus grand employeur. L’État, employeur aux salaires formalisés, reste un plus petit employeur ; tandis que le secteur non formel regorge de la plus grande partie de la main-d’œuvre. Comment donc comprendre la faible accentuation de la structuration de ce secteur mobilisant la majeure partie des ressources humaines ? 

Le grand employeur est, semble-t-il ce secteur à la traîne, non structuré, peu encadré. Son accessibilité est décrite comme une flexibilité lui permettant de recevoir tous les profils. Avec ou sans profil de carrière, tous peuvent y faire carrière et arrêter quand ils le souhaitent. Ce secteur fourre-tout est aussi un univers accueille-tout. Économie informelle,  secteur informel, économie de la débrouille, ou système « D » (pour indiquer la débrouillardise), domaine d’« à-légalité », cette arène regorge des emplois du monde d’en bas, des professions subalternes, des vendeurs à la sauvette, des postes du capitalisme clandestin.

Sommaire

Introduction : De la normalité des emplois africains à dominance informelle, Sariette et Paul BATIBONAK

Décryptage des domaines de définition de l’informalité africaine à enchevêtrement composite

Des fondements théoriques à la redéfinition du secteur informel dans la littérature économique, Nohoua TRAORE

La prise en compte des spécificités culturelles, une condition primordiale du management réussi des MPME africaines, Edgard MAKUNZA KEKE

Développement de l’économie informelle en Algérie : de la période coloniale jusqu’à l’ouverture économique, Razika MEDJOUB

Structuration de l’économie informelle par la diversité des professions « à la sauvette »

Les désœuvrés face aux défis du chômage : cas des vendeurs à la sauvette dans la ville de Bangui en République Centrafricaine, Narcisse Landry KEVIS KOSSI

Pouvoirs publics et vendeurs de rue au Centre-ville de Yaoundé : entre hostilité  et  intérêt  inavoué,  Martin  Luther   DJATCHEU  KAMGAIN

De l’économie informelle à l’économie territoriale : l’agriculture urbaine à Ouagadougou, une marge créatrice, Taladi Narcisse YONLI, Paul-Marie MOYENGA et Assonsi SOMA

Vivriers marchands, marchés périodiques dans la construction des territoires périurbains de Yaoundé (Cameroun), Denis Thierry AZAMBOU NGNINTEDEM

Des emplois de « débrouille » spécifiques aux migrants

Modalités de contrôle des activités du secteur informel en Côte d’Ivoire : De la vente de garba, tenue par les immigrés « haoussas », Yves Bernadin DONAN TCHA

Analyse de la contribution des activités informelles des migrants ouest africains au développement de la ville de Dschang (Cameroun) de 1960 à 2009, Thierry Martin FOUTEM

L’influence des Représentations Sociales sur la valorisation du Travail Marginal. Étude sociologique du Travail Domestique et Ambulant Externalisés à N’djaména (Tchad), Dieudonné MBAÏHIAMEL et Hayette GUENFISSI

Des nouveaux marchés informels émergeant durant la période Covid-19         235

Les nouveaux métiers sur le marché du travail au Cameroun en contexte de crise sanitaire, Gérard TCHOUASSI, Serge Fridolin TEMFACK et Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA

Coronavirus  à  Kinshasa :  face  à  face  économie  informelle  à  préserver et  économie  informelle  de  la  coercition,  Albert  MALUKISA NKUKU

Conclusion: Penser l’encadrement de l’économie informelle, Paul BATIBONAK

Summary

Introduction : About the normality of predominantly informal African jobs, Sariette et Paul BATIBONAK

Decryption of the areas of definition of African informality intertwined with composite entanglement

From theoretical foundations to the informal sector redefinition in the economic literature, Nohoua TRAORE

Taking in account cultural specificities, an essential condition for successful management of African MPME, Edgard MAKUNZA KEKE

Development of the informal economy in Algeria: from the colonial period to the economic opening, Razika MEDJOUB

Structuring of the informal economy through the diversity of professions “on the sly”

The unemployed faced with the challenges of unemployment: the case of street vendors in the city of Bangui in the Central African Republic, Narcisse Landry KEVIS KOSSI

Public authorities and street vendors in downtown Yaoundé: between hostility and  hidden  interest,  Martin  Luther DJATCHEU  KAMGAIN

From the informal to territorial economy: urban agriculture in Ouagadougou, a creative margin, Taladi Narcisse YONLI, Paul-Marie MOYENGA et Assonsi SOMA

Commercial foods, periodic markets in the construction of the peri-urban territories of Yaoundé (Cameroon), Denis Thierry AZAMBOU NGNINTEDEM

“Resourceful” jobs specific to migrants

Modalities of the informal sector activities control in Ivory Coast: The Garba sale, possess by immigrants « hausa », Yves Bernadin DONAN TCHA

Analysis of the contribution of informal activities of west african migrants to the development of the city of Dschang (Cameroon) from 1960 to 2009, Thierry Martin FOUTEM

Influence of Social Representations on the Valuation of Informal Work. Sociological Study of Domestic and Ambulant Work Outsourced in N’djamena (Chad), Dieudonné MBAÏHIAMEL and Hayette GUENFISSI

New informal markets emerging during the Covid-19 period

New jobs on the labor market in Cameroon in the context of the health crisis, Gérard TCHOUASSI, Serge Fridolin TEMFACK and Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA

Coronavirus in Kinshasa: face to face informal economy to be preserved and informal economy of coercion, Albert MALUKISA NKUKU

Conclusion: Think about the management of the informal economy, Paul BATIBONAK

Introduction : De la normalité des emplois africains à dominance informelle

Introduction: About the normality of predominantly informal African jobs

Sariette et Paul BATIBONAK

CRÉDIS et S&D, Yaoundé, Cameroun.

Les économies africaines sont traversées par des réalités complexes en raison de ce que de nombreux pays sont en phase de décollage. Des années 1960, période dite des indépendances, aux années 2010, la démographie a été galopante tandis que les structures gouvernementales n’étaient pas en mesure d’offrir un nombre d’emplois formels proportionnel à la taille de la population active. On y retrouve donc « une population de plus en plus hétérogène : des migrants de toute origine, des jeunes diplômés en quête d’un premier emploi, des laissés-pour-compte du système scolaire, des chômeurs du secteur moderne victimes des politiques de stabilisation » (Maldonado et al., 2001 : 4). Les dirigeants politiques, les fonctionnaires de l’État et le personnel du secteur privé évoluent également dans ce même secteur formel qui se révèle, dans certains cas, comme un moyen d’accumulation du capital, parfois au détriment de l’État ou de l’intérêt général.

L’économie informelle revêt un caractère plus empirique que théorique (Cling et al., 2012). Cette forme de mobilisation des ressources trouve ses racines dans les orientations de l’économie du développement et s’apparente à l’armée de réserve selon la terminologie de Karl Marx, ou à la main-d’œuvre illimitée selon la terminologie d’Arthur Lewis (Cling et al., 2012 : 19). Cette caractérisation de l’économie informelle par François Bourguignon (2010) ne se limite pas à de l’abstraction. Un pan de l’économie informelle peut être aussi qualifié d’économie rurale. Cependant, la compréhension et la définition de l’économie informelle semblent encore ambigües (Rubbers, 2007 ; Ayimpam, 2014).

François Roubaud et Michel Seruzier (1991 : 17) tentent d’apporter un éclairci selon deux approches. Tout d’abord, ils relèvent le fait que l’économie informelle possède plusieurs termes pour décrire une réalité qui semble commune. Cette terminologie peut être classée en trois grandes catégories. La première est orientée vers une qualification purement statistique. On retrouve les termes tels qu’économie non-enregistrée, économie non-mesurée, économie non observée, économie non-déclarée, économie invisible, économie non-structurée (De Villers, 1992). La deuxième catégorie est attribuée à une forme d’activité dite illégale qui transgresse les frontières ou la légalité. Les termes utilisés sont plus péjoratifs et tendent à la délinquance. Ils sont abscons en corrélation avec l’économie, d’autant qu’il s’agit de cette forme cachée, sous-marine, souterraine, occulte, noire, économie de l’ombre, irrégulière, dissimulée, submergée, clandestine, économie parallèle ou encore économie illégale (Lire la suite…..).

 

Références du document

Titre : Économie, économie informelle et emplois en Afrique. Regards des sciences sociales et économiques

Title : Economy, informal economy and jobs in Africa. Perspectives of social and economic sciences

Collection : Émergence et Développement

Pages : 300 pages

Dimensions : 15,5 x 24 cm

Langue – Language : Français, French

Auteur(s) – Author(s) : Sariette et Paul Batibonak, Albert Malukisa Nkuku

Éditions – Printing House : Monange

Région – Region : Yaoundé, Cameroun

Prix – Price : 15.000F CFA – 20€

Vente : Afrique – Europe – États Unis

Facture réglée par/Payed by : Orange Money +237696672562

ISBN : 978-9956-655-34-2

Publication date : 30 Novembre 2020

Date de publication : 30 November 2020